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Le maquis Aigoual-Cévennes

Le 12 juillet 1944, les 178 maquisards de la Soureilhade (Ardaillèrs) et les 207 du maquis de Lasalle fusionnent pour donner naissance au Maquis Aigoual--Cévennes. En parlant de la création de « l’Aigoual-Cévennes » on ne peut passer sous silence le rôle important joué par Antoine Cassé. Dès le début cet homme refusa la défaite avec conviction et détermination et fut un des premiers résistants gangeois. Dans un premier temps il protégea des juifs, puis des déserteurs enrôlés de force par les troupes nazies. Il fournira de faux papiers et des emplois fictifs aux réfractaires du STO. Avec ses amis Agranier, Flaissière, Langlois, Martin, Monnier, Tournier, Olivès il constitue des réseaux d’influence et de distributions de tracts. Il organisa aussi les filières de mise à l’abri pour un grand nombre de futurs maquisards. Le lieutenant colonel Pavelet « Villars » atteste que dès novembre 1942, il fut contacté par Antoine Cassé pour créer le premier maquis en Languedoc.

Receveur d’enregistrement, Antoine Cassé échappe de justesse à la déportation  grâce au sang froid de sa famille et de Mme Barral en juin 44. Le soir même M Colençon le conduit au maquis d’Ardaillers. C’est lui qui négocia avec le colonel Colonna d’Istria  le passage de la légion de gendarmerie au maquis de Lasalle puis à l’Aigoual- Cévennes. Il fut aussi l’un des fervents partisans du rassemblement des maquis de Lasalle et d’Ardaillers.

De retour à la vie publique avec le grade de chef de bataillon, chevalier de la légion d’honneur, médaillé de la Résistance, il fut un temps premier adjoint de Pierre Paindavoine à la mairie de Ganges avant de rejoindre Marseille où l’amena sa carrière professionnelle.

Union des maquis de Lasalle et du col du Mercou avec le maquis d'Ardaillers "la Soureilhade"

Directoire : Laurent Olivès, Guy Arnault, Marcel Bonnafous "Marceau", R. Rascalon, Antoine Cassé.

Chef militaire : Cdt Matignon "Colas". Adjoint : "Marceau" puis Jean Castan

Equipe "Jedburg" "Minaret" (liaison avec Londres) :  Major Lancelot Hartley-Sharpe (Major Sharp)


EFFECTIFS

12 juillet 1944 :    385 maquisards - 10 août 1944 :   1 000 hommes

14 août 1944 :  arrivée de 270 gendarmes - 15 août :  1 400 hommes

25 août 1944 :  2 000 hommes, mais ces derniers chiffres n’ont qu’une valeur toute  relative,

ce n'est qu'environ 500 hommes qui furent véritablement engagés dans les opérations.

  

Groupe du maquis Aigoual-Cévennes

Le maquis Aigoual-Cévennes

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 Le maquis Aigoual-Cévennes (survolez)
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Commandé par le colonel Matignon dit "Colas", le maquis Aigoual-Cévennes est dirigé par un directoire comprenant les anciens chefs de maquis : Cassé, Olivès, Rascalon et Marcel Bonnafoux ("Cdt Marceau") qui dirige un Corps Franc. Il comprend 600 hommes à ce moment là, c'est le maquis gardois le plus important issu de maquis ralliés (celui du Col du Mercou, crée par Jean Viala et Jean le Serbe, celui de l'Homme Mort fondé par Zutter).

En juillet 1944, le maquis ORA d'Arphgy amène 150 hommes, et en août 44, 450 gendarmes de l'Hérault le rejoignent avec leur commandant Colonna d'Istra. Au moment de la libération du Gard, le maquis Aigoual-Cévennes comprend environ 2000 hommes. Passé à l’offensive dès le 15 août 44 il s’est déployé sur la ligne pont d’Hérault, Ganges, Saint Hippolyte du Fort, Quissac, Sommières, accrochant presque toutes les colonnes et formations ennemies, leur occasionnant des retards préjudiciables et des pertes importantes.

1944 : Quelques dates importantes  (survolez)
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Le 13 juin à Sumène, Marcel Bonnafoux « Marceau » rencontre Antoine Cassé, responsable gangeois, proche de "Sultan" (colonel Jean Picard) délégué militaire de la Région 3.

Le 16 juin à Cornély : retentissante victoire du maquis de Lasalle sur l’ennemi,

Le 22 juin deux messages de Sultan à Alger : l’un traitant du projet de former un centre d’instruction et de mobilisation dans l’Aigoual, avec le maquis de Lasalle et celui d’Ardaillers, l’autre informant Alger de la victoire de Cornély. A ce sujet, le moins que l’on puisse dire est que ce succès, unique dans la région, n’a pas eu la consécration qu’il aurait mérité.

Le 12 juillet début du rassemblement à l’Espérou. Le commandement militaire du rassemblement est confié par Sultan au colonel Matignon dit "Colas". La direction civile restant aux chefs des maquis fondateurs dans un organisme de cinq membres : le directoire de l’Aigoual-Cévennes dans lequel Marceau exerçait deux fonctions : membre du Directoire et chef militaire adjoint. Rien ne pouvait se décider sans son approbation et d’ailleurs sa volonté constante de « porter des coups à l’ennemi » fut toujours la plus forte et ce, jusqu’à cette aube dramatique du 10 août où l’Aigoual-Cévennes perdit son chef de guerre.

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La situation en août 44

Figaret - Route de St Hippo à Lasalle
La Madeleine, Tornac
Le drapeau de l'Aigoual Cévennes

Suite au débarquement de Provence le 15 août 1944 les divisions allemandes situées à l'ouest du Rhône reçoivent l'ordre de repli : Venant de l'Aquitaine, de Tarbes, de Toulouse, etc. toutes ces forces traversent le département du Gard par route et voie ferrée en deux vagues successives. La première, du 13 au 20 août, la seconde du 18 au 28 août.

La première vague est accrochée par le maquis Aigoual Cévennes à Alzon où les maquisards font sauter le tunnel, à Pont-d'Hérault, dans les gorges de la Vis, à l'Eglisette entre Ganges et St Hippolyte.

La deuxième vague, constituée en  4 ou 5 groupes de marche, très fortement armée, passe par Sommières pour la colonne dite « de St Pons ».

La colonne de Toulouse, motorisée, rapide, forte de 2 000 hommes aborde Ganges le 24 août. Après de lourdes pertes infligées par les maquisards de l'Aigoual Cévennes et les résistants de  Ganges la colonne se regroupe à Ferrières les Verreries et tente le passage par St Hippolyte du Fort tenue par le maquis Aigoual Cévennes .

Après de durs combats la colonne disloquée prend la route de Tornac, laissant de nombreux tués et blessés ainsi que 250 prisonniers, des véhicules, des camions, des armes lourdes, etc.

  

Dans l'après midi cette colonne est arrétée à La Madeleine, (commune de Tornac) par des guérilleros espagnols et des F.T.P, renforcés par d'autres éléments de la Résistance.

Une grosse partie du convoi effectuera sa reddition : environ 4 à 500 prisonniers, des pièces d'artillerie, des camions …..

La troisième colonne dite « de Rodez » aborde Sommières où après de très durs combats elle se rendra. A signaler que grâce au courage et à l'intelligence de Samuel Edmond Viala, grand invalide de guerre et de son épouse 250 soldats furent faits prisonniers à Orthoux Sérignac.

La quatrième colonne « colonne de Cahors » pille tout sur son passage, accroche des maquisards à Quissac le 27 au matin, tuant 5 maquisards. Cette colonne sera mise à mal à St Just.

D'autres colonnes, d'importances diverses, traversent notre département, mais on ne peut citer toutes les actions de la Résistance gardoise où s'illustrèrent les Maquisards.

Par leurs combats et leurs actions de sabotage les maquisards causèrent des retards importants aux troupes ennemies, entraînant pour certains aucune chance de rejoindre le gros des troupes se repliant ou même en les annihilant totalement (colonne de Toulouse).

Les Forces Françaises de l'Intérieur (F.F.I. ) ont bien aidé à la Libération de notre département.

  

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le 25 août 44. Jour de la libération de Saint-Hippolyte-du-Fort

Un convoi de soldats allemands, puissamment armé, arrive sur Saint Hippolyte. Ils sont pris à partie par les hommes du maquis et les panneaux ayant été mélangés les véhicules ennemis se retrouvent sur toutes les routes autour du village. Jean Jacques Salazet dit « Hardi » et Emile Villaret  dit « Millette » venant de Lasalle, en éclaireurs de trois camions de maquisards qui arrivent en renfort, se trouvent face aux troupes allemandes et tombent sous les balles ennemies au lieu-dit de Figaret. Ils sont morts le jour de la libération de Saint-Hippolyte. Ils n'étaient pas d'ici et pourtant ils ont laissé leur vie pour les  Cigalois. *Les camions qui suivaient ont été arrêtés par un cyclste, il s'agissait de Rubin Travier, transporteur à St Hippolyte, qui en voyant les allemands sur la route, n'a pas hésité à les devancer pour avertir le maquis. En amont de la stèle actuelle de Figaret, les camions chargés de maquisards ont pu se cacher dans les sous-bois et ainsi échapper in-extremis à l'ennemi.

Ayons aussi une pensée pour Henri Roque dit « Pinceau » mort dans les vignes de la Trivalle alors qu'il recherchait les nazis qui s'enfuyaient. Il n'avait guère plus de vingt ans.

Après la libération du Gard, les composantes extérieures de l’Aigoual-Cévennes - comme le groupement de gendarmerie de l’Hérault- s’en retournèrent, de nombreux volontaires partirent vers le front avec la brigade légère du Languedoc, d’autres servirent dans l’armée ou dans des unités territoriales, d’autres encore rentrèrent dans leurs foyers .

Puis vint le temps de la mémoire, au flambeau solidement tenu par les chefs historiques des vieux maquis, sur les hauts lieux de cette résistance populaire dont de nombreux combattants eurent le privilège de mener sur leur terre un juste combat pour la Liberté.

Nous sommes maintenant au temps de l’Histoire. Il y a beaucoup d’écrits sur la Résistance, mais, l’histoire, toujours remaniée, est le travail des historiens après un délai de décantation nécessaire pour que puisse être écrite une relation aussi dépassionnée aussi exacte que possible. C’est ce que font, en particulier,les enseignants qui veulent bien œuvrer pour la mémoire en apportant leur aide aux derniers survivants pour le concours national de la Résistance et de la Déportation. Ils sont nos amis.

Enfin, parce que nos rangs s’éclaircissent de plus en plus vite, est venu le temps de l’héritage que nous avons voulu placer en de bonnes mains. Cela a été possible grâce à l’entente régnant chez les anciens de l’Aigoual-Cévennes, sous la houlette oh combien amicale et attentive de Jean Guiraud   qui pendant 20 ans fut un président proche de tous. Tout se fit dans les meilleures conditions possibles , parce que des enfants , des petits enfants de déportés, de maquisards, de résistants, de vieux amis acceptent d’assumer pour l’avenir ce devoir de mémoire auquel ils participent depuis longtemps.

Ils nous ont montré ce dont ils sont capables à l’occasion du soixantième anniversaire de la victoire de Cornély, et de la libération du département. Aigoual-Cévennes continue.

Colonel (ER) JeanCastan

Ancien chef militaire du maquis d'Aire de Côte

Ancien chef du corps franc

Chef militaire adjoint Aigoual-Cévennes

Les textes extraits pour cette page sont de Jean Castan et de Francis Chirat.

*Précisions apportées par Walter Soulier.

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© Association des anciens et amis du maquis Aigoual-Cévennes